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vaient au pauvre honteux et à l’indigent. Il ne laissait jamais une pétition ni une lettre sans réponse et souvent nous l’avons vu, sortant de table, se mettre à son bureau, examiner les nombreuses demandes qui lui étaient adressées tous les jours et ne se délasser du travail pour le bien qu’il avait fait que par le travail pour le bien qu’il allait faire. Que de larmes il a taries ! que de services il a rendus sans ostentation, avec une intarissable bonté, avec une fatigue perpétuelle et qui sans nul doute a avancé le terme de ses jours. On croit pouvoir affirmer que M. Hüe n’avait pas un seul ennemi. Ses amis étaient nombreux… Aucune vie n’a été plus remplie de vertus et d’honneur. »

Extraits du Journal tenu par Louise de Mazenod, baronne Hüe, pendant les premiers temps de son séjour à Saint-Cloud et rédigé sous forme de lettres à sa mère Henriette Gillet de la Renommière, dame de Mazenod[1].

1er juillet 1823. — La voilà donc terminée, cette première journée de Saint-Cloud où tout est nouveau pour moi, où j’ai été examinée par chacun, où j’ai déjeuné à la table du château avec contrainte, où enfin je me suis occupée de mon emménagement, en regardant par la fenêtre et me disant : « Quel plaisir de quitter les Tuileries, de respirer un air pur, de promener ma vue sur

  1. Archives de la famille Hüe. Louise-Élisabeth de Mazenod (1808-1893) était mariée depuis 1828 à André, baron Hüe, capitaine aux mousquetaires, chevalier de Saint-Louis, premier valet de chambre de Charles X. La situation de son mari la