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Cependant cette gestion était celle qui plus que l’autre donnait par ses détails un travail continuel et demandait une attention fatiguante, aussi est-ce celle qui a le plus contribué au dépérissement de sa santé en lui ôtant tout loisir de jouir de quelque repos. Esclave de ses devoirs, rien n’a pu le déterminer à quitter son bureau pour aller à la campagne chercher l’air dont il avait besoin et un logement, qu’il pût atteindre sans monter 100 marches ce qui épuisait le peu de forces qui lui restait. Il n’a cessé de travailler qu’en cessant de vivre. J’ai crû devoir entrer dans ces détails pour que Votre Excellence daigne faire connaître au Roi la position de la veuve de M. Hüe chargée de l’entretien de sa mère et de son oncle, tous deux dans un âge très avancé. La générosité de M. Hüe a jusqu’ici suffi à leurs besoins. La munificence du Roi laissera-t-elle la famille de l’homme dont il est superflu que je rappelle les services pendant 20 ans au-dessous de l’idée qu’on a dû se faire de la justice et des nobles sentiments de Sa Majesté.

C’est vous, monsieur le Comte, que je prie, dans ces tristes circonstances d’être l’arbitre de mon sort et le plus ferme appui de mes espérances parce que vous avez su apprécier l’homme dont la mort me réduit au désespoir.

hutin hüe.

Immédiatement après la mort de Hüe, les journaux publièrent un grand nombre d’articles nécrologiques, de biographies et de pièces de vers à sa mémoire dont nous ferons grâce au lecteur. Rappelons seulement ce passage des Annales politiques du 21 janvier 1819 : « M. Hüe était le distributeur des aumônes secrètes de Sa Majesté. C’est par ses mains que les secteurs de la bienfaisance du prince arri-