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rier général de la maison du Roi, dont il avait la promesse de la main de Sa Majesté, mais dont les fonctions ont été continuées par M. de la Bouillerie, une autre place dont un autre titulaire était encore en vie. Au lieu de cette dernière, M. Hüe a eu en compensation l’emploi de trésorier de la maison militaire. M. Hüe aurait préféré vivre sans emploi, plutôt que d’accepter celui qu’il croirait devoir appartenir à un autre. Jamais son caractère de probité et sa délicatesse dans les procédés ne peut se démentir et s’il pouvait pressentir un avenir humiliant pour son fils, dont il atteste la fidélité, le dévouement et le zèle pour le service du Roi et de son auguste famille, il lui resterait encore trop de jours à en souffrir. J’implore en sa faveur la bonté, l’auguste protection de Madame contre l’intrigue qui déjà, peut-être, s’agite autour de lui…

Paris, 9 septembre 1818.
Lettre de madame Hüe au comte de Pradel,
ministre de la maison du Roi[1] (s. d.).


Monsieur le Comte,

Mon malheur est consommé. M. Hüe n’existe plus. C’est le 19 janvier qu’il est mort et c’est le 21 qu’il a été inhumé à la suite du service annuel pour le feu Roi. Lui seul n’a pu se croire si proche de sa fin. Il n’a été averti du danger de son état qu’au moment d’être administré et c’est dans cette trompeuse tranquillité que jusqu’à ses dernières heures il ne s’est occupé que du détail journalier de ses emploi. Alors il ne lui restait plus ni force ni courage pour

  1. Aussitôt après le décès de Hüe, Louis XVIII s’empressa de disposer de sa charge de trésorier de la cassette. Vainement, madame Hüe en demanda-t-elle l’office pour son fils André. Sa requête fut inutile.