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détestable l’a laissé en but à une multitude de mauvais procédés ; on n’a tenu aucun compte de son empressement à faire ce qui était agréable à tout le monde et les refus que commandait la position du Roi lui ont été reprochés comme des fautes capitales. À ces chagrins qui lui étaient personnels, il fallut bientôt en ajouter d’autres qui étaient plus poignants.

Avant son départ de Vienne, ne pouvant avoir aucune place dans la maison de Madame, il avait offert a S. A. R. le service de madame Hüe. Il ne savait pas alors que dans la maison de la fille de Louis XVI, on n’admettait aucune différence entre sa coëffeuse et la femme de M. Hüe. Lorsque M. l’abbé Marie chargé à Mittau de présenter l’état de la maison de Madame crut devoir proposer une nuance (?), Madame n’y consentit qu’avec peine disant qu’elle ne voulait pas près d’elle une madame Campan.

La femme de M. Hüe une madame Campan ! Sa femme qui avait harcelé le gouvernement pour s’enfermer au Temple avec Madame qui sacrifia parents, amis, fortune pour voler auprès de cette princesse et la servir dans son exil. Ce que M. Hüe pensa alors, ce qu’il craignait ne s’est que trop réalisé ; il était pourtant loin de prévoir que les humiliations réservées à sa femme augmenteraient de jour en jour et seraient portées au point où il les a vues au moment de son départ. Il est difficile de ne pas voir que M. Hüe a été le jouet d’une fortune aveugle qui se plait à tromper les hommes[1].

  1. Ce portrait de M. Hüe est suivi d’une biographie de Cléry, dont les terme sont trop pamphlétaires pour que nous les reproduisions ici. Madame Hüe reproche au valet de chambre de Louis XVI ses liaisons avec les Jacobins tels que Dorat-Cubières, son attitude à la Journée des Poignards, le rôle qu’aurait tenu sa femme (chanteuse distinguée) dans une fête de la Déesse Raison, la bienveillance de la comtesse de Provence qui l’admit une fois à sa table, etc. Hâtons-nous d’ajouter que nous n’entendons nullement diminuer l’admirable dévouement de Cléry, en disant quelques mots