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chaque jour d’estre conduit à l’échafaud qu’il n’a échappé que par miracle par la mort de Robespierre. D’après cet exopsé (sic) véritable, vous jugez, Monsieur, que vous ne pouvez vous dispenser si votre exelente ouvrage a une nouvele édition de corriger cette erreur en séparent mon époux de tous ceux qui ont figuré dans les nombreuses scènes de la révolution dont il a bien pensé être la victime. Monsieur votre réponse portera quelques consolations à sa malheureuse veuve. Voulez-vous bien en recevoir d’avance les assurances de ma reconnaissance ainsi que les sentimens de considération de vénération que vous méritez a tant de titres et que je me feré toujours un devoir de vous rendre.

Voilà mes sincéres et véritables sentimens avec lesquelles je suis, Monsieur, votre très humble et trés obéissant

La Maréchale de rochambeau.

Les États-Unis d’Amérique envoyant à mon époux deux piesttes de canon avec leurs affûts que le roi Louis XVI eut la bonté d’envoyer à Rochambeau, M. Grégoire[1] qui ce disoit évêque de Blois les fit prendre et envoyé à Blois.

Je ne suis pas encore consolé de cette dernière adversité ne m’étant jamais revenus[2].

Ces lettres furent accompagnées de bien d’autres dont l’énumération serait ici de lecture fastidieuse[3].

  1. Le fameux abbé Grégoire qui prêta, le premier, le serment à la Constitution civile du Clergé.
  2. Nous avons conservé l’orthographe de cette lettre, mais, en faisant remarquer le caractère fantaisiste dont elle est empreinte, il serait oiseux d’ajouter qu’elle n’est pas personnelle à la maréchale de Rochambeau, femme de grande naissance et de haute éducation. On sait assurément que les grandes dames du xviiie siècle ne s’arrêtaient point aux minutieux détails de la langue française et usaient souvent de l’orthographe du cœur.
  3. Mentionnons seulement une lettre du duc d’Orléans, plus