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demander encore qu’il l’y accompagnât, il ne le quitta, n’ayant pu obtenir cette permission, qu’un quart d’heure avant qu’il montât en voiture sur l’ordre exprès de ce bon prince qui lui dit :

« N’attendés pas le dernier moment, ce serait trop dangereux » et il ajouta : « Je vous ordonne de vous retirer. C’est peut-être le dernier ordre que vous recevrés de moi. » Il lui fit l’honneur de l’embrasser ainsi que toute la famille royale et le força de le quitter, baigné de larmes comme vous le croyés bien, et le cœur navré de douleur. Je suis fâché de vous faire une observation qui, je suis sûre, vous peinera ; car je suis bien sûre qu’elle est une distraction, mais mon cœur ne le pourrait passer sous silence, et soyés assuré que je n’en conserverai pas moins pour vous les sentimens que vous me connaissés, et avec lesquels je suis, très parfaitement Monsieur, votre très humble, etc.

croy de tourzel.

Je demande pardon à M. Hüe de ma petite observation d’hier. J’ai vu aujourd’hui un autre article où mon fils n’avait pas été oublié et je m’empresse à réparer une erreur qui aurait affligé un aussi bon cœur que le sien si elle avait existé dans un ouvrage fait pour consacrer le dévouement des fidèles serviteurs de notre bon Roi. Je lui renouvelle, etc.

croy d’havré, marquise de tourzel.
Lettre de M. de Fontanes.
Paris, 30 novembre 1814.

J’aurais prévenu, Monsieur, le désir que vous me faites l’honneur de m’exprimer. Je ne connais rien de plus propre à former l’âme de la jeunesse que le récit touchant des vertus et des malheurs de Louis XVI. Ce sera donc