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J’ai cette pièce entre les mains et un certificat qui constate tout ce que j’ai l’honneur de vous mander.

Comment se fait-il, Monsieur, que je voie le nom de MM. du Repaire et Miomandre à la place de celui de mon mari et de mon beau-frère, morts tous deux à l’armée de Condé. Cette mort serait-elle un terme même du souvenir de leur conduite, et ne l’auroit-on connue que pour m’en punir dans la révolution par toutes les horreurs dont j’ai été la victime ? Je ne puis le croire. La parfaite connaissance que j’ai, Monsieur, de votre justice m’avait engagée à me présenter chez vous pour vous porter mes titres, mais, au moins dix fois, j’ai été malheureuse, j’ai donc pris le parti de vous écrire tous ces détails, vous priant, au nom de l’honneur, d’y avoir égard, et de ne pas priver mon fils du seul héritage qui lui reste de son père. J’ai l’honneur, etc.

Veuve de luchapt.
Rue de Marivaux, n° 7.
Ce 14 septembre 1814.
Lettre de la duchesse de Tourzel[1].
22 septembre 1815.

Je suis infiniment sensible à votre souvenir, Monsieur, et je vous prie de recevoir tous mes remerciemens pour l’ouvrage que vous m’avés envoyé et qui aura un double intérêt pour moi par mon ancienne et constante estime pour l’auteur de l’ouvrage.

Permettés-moi de vous exprimer une petite peine que j’ai éprouvée en le feuilletant, c’est d’y avoir vu oublier mon fils qui n’a, non seulement jamais quitté la personne du roi, mais qui même, par suite d’une circonstance particulière, a passé toute la matinée du jour où il a été au Temple auprès de sa personne, et où il obtint du roi de

  1. Cf. Mémoires de la duchesse de Tourzel.