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Lettre de la baronne du Coëtlosquet[1].
Metz, le 27 septembre 1814.

Trouvez bon, monsieur, que le petit neveu de l’ancien évêque de Limoges vienne vous remercier du témoignage que vous avés rendu a la mémoire de ce saint Prélat[2] ; vous le louez côme il mérittoit de l’être sur sa doctrine et sa vertu. Ah ! que cet héritage est doux à recueillir ! Aucune révolution ne peut l’enlever ! Mon vertueux mari, le baron du Coetlosquet sçavoit en connaître le prix et il avoit inspiré le même sentiment à ses enfants. Pourquoi la mort prématurée nous prive telle de le voir témoin du bonheur de la France ! Mais cette mort sainte précédée d’une vie chrétienne, la déjà réuni à son oncle. Ainsi je dois chercher à modérer mes regrets et espérer que du haut du ciel, il veillent ensemble sur leurs rejettons et obtiendront a mes fils de marcher sur leurs traces. J’aurai une véritable consolation, Monsieur, d’apprendre que vous avez bien voulu accueillir l’aîné et que vous le verrés avec le même sentiment que lui accordent ceux qui ont connu son grand oncle et son père.

J’hésitois, Monsieur, à avoir l’honneur de vous écrire dans la crainte de vous importuner, mais il y a des sentiments irrésistibles et de ce nombre est celui que j’ai éprouvé à me rapprocher de vous et de vous présenter mon fils après la lecture de votre excellent ouvrage. Il doit attendrir tous les François, mais plus particulièrement encore les Coëtlosquet qui y trouvent le patron de leur famille peint d’une manière si vraye et si digne de lui.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, etc.

  1. Baronne de Coëtlosquet, née Lasalle.
  2. Jean-Gilles du Coëtlosquet, né en 1690, évéque de Limoges jusqu’en 1758, précepteurs de Louis XVI et de ses frères.