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le lendemain matin pour recommencer une nouvelle marche. Quand je fus à Courtrai pour prendre des chevaux, le maître de postes me dit que je ne pouvais en avoir que fort tard, ce qui me détermine à aller à la municipalité montrer les ordres dont j’étais porteur et qui me prescrivaient de me donner tant en France qu’en pays étranger, les chevaux dont j’aurais besoin sans y mettre de délai. Monsieur le maire me reçut fort obligeamment et m’invita à retourner à mon auberge en m’assurant qu’il allait mettre des chevaux en réquisition et que sous deux heures je serais en état de partir.

Durant l’intervalle, je liai conversation avec un Français qui habitait Courtrai depuis de longues années, il me parla du Roi d’une manière qui me satisfit et me dit même que dans ce moment il donnait l’hospitalité à un émigré, je l’invitai à dîner avec moi, ce qu’il voulut bien accepter, m’ayant demandé où j’allais, je lui répondis que c’était à Ostende où l’on m’avait dit que le Roi était. « Vous êtes mal informé, me dit ce particulier, les rapports que nous avons ici établissent que Sa Majesté est à Gand et qu’elle loge chez M. le prince de Broglie, évêque de cette ville. » Cette annonce m’ayant été donnée comme positive,