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nouvelles preuves. Je n’ai pas la prétention de retracer les événements de cette première période de sa restauration et, ayant eu à tâche de parler des malheurs de nos souverains plus que de leurs fortunes, je ne parlerai que des événements auxquels j’ai été mêlé. Je ne ferai donc que consigner ici le récit de la dernière infortune de nos rois et, n’ayant pas à rapporter les événements de 1814 qui sont gravés dans toutes les mémoires, je voudrais retracer seulement mes derniers souvenirs sur l’heure douloureuse à laquelle ils reprirent le chemin de l’exil.

Une dernière mission devait, en effet, me revenir quand, après une année de bonheur à peine, Sa Majesté dut gagner les frontières à la nouvelle du retour de Bonaparte.

Le 18 mars 1815, le Roi prévoyant son prochain départ, sans toutefois en faire part à son entourage, avait confié à M. de Vitrolles le soin de faire emballer les diamants de la couronne qu’il désirait emporter aux frontières. Tous les fonds dont il pouvait disposer avaient été dissimulés également dans des caissons d’artillerie[1].

  1. Cette somme se montait à 7 434 050 francs (Archives de la famille Hüe). Cf., pour le récit des événements des Cent-Jours, les intéressants Souvenirs du vicomte de Reiset.