Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du Roi, en arrivant à Hartwel, en 1807. Pour pouvoir loger toute la cour dans cette demeure seigneuriale on avait dû diviser la maison en pièces de médiocre étendue et établir des baraquements dans les communs[1].

Sa Majesté y menait la vie simple d’un grand seigneur anglais. La promenade et la lecture occupaient ses heures de loisir tandis que son inépuisable charité et celle de Madame ouvraient leurs bourses et leurs cœurs aux nombreuses infortunes qu’ils soulageaient.

La présence d’un nombre considérable de grands, seigneurs établis à Hartwel donnait quelque éclat a la résidence royale. Le Roi avait auprès de lui Monseigneur, duc d’Angoulême, et Madame, Monseigneur le duc de Berri et monsieur le prince de Condé. Le comté d’Artois résidait plus habituellement à Londres. Les capitaines des gardes du Roi étaient les ducs de Gramont et d’Havré et les premiers gentilshommes, les ducs de Fleury

  1. Louis XVIII fit peindre, sous la Restauration, les vues de ses différentes résidences en exil et les offrit à François Hüe en même temps qu’un service de Sèvres sur lequel étaient reproduits les mêmes motifs. Le château d’Hartwel, bâtiment sans style et sans grandeur, apparaît dans cette collection entouré de maisonnettes et de baroques qui donnent à la résidence l’aspect étrange d’un campement ou d’une colonie naissante.