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donner plus de développement lorsque cela me serait possible.

Quand je rejoignis Madame à Huningue je laissai mon manuscrit en France. Peu de temps après, ma famille le confia à un étranger, M. d’Auewerck, qui partait en Angleterre. Il le conserva pendant trois mois et ne put me le faire parvenir à Vienne qu’au mois de juillet 1796 par l’intermédiaire de M. de Damas[1]. Une fois que je fus en possession de ces feuilles, j’aurais voulu céder au désir de faire publier ces vestiges des malheurs d’une famille que pleurait l’Europe entière, mais je rencontrai là bien des difficultés.

Les intrigues des subalternes qui étaient voués seulement au comte d’Avaray en arrêtèrent longtemps la publication. On avait fait craindre à M. d’Avaray qu’elle ne réveillât en faveur de

  1. Madame François Hüe se plaignait amèrement des emprunts faits au manuscrit de Hüe dans le Journal de Cléry. Cléry, qui rédigea son journal à Mittau, sur le conseil de la princesse de Hohenlohe et fut aidé sans doute par le nommé Mariala, homme d’affaires du duc d’Arenberg, ignora probablement la source de ces emprunts faits par Mariala. Quoiqu’il n’y eût pas une grande sympathie entre lui et Hüe, qui fut peut-être moins récompensé de ses services que le valet de chambre de Louis XVI, Cléry conserva toujours de bons rapports avec François Hüe et lui offrit même, en 1799, un exemplaire de son Journal.