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de Mittau la messe célébrée soit par M. l’abbé Edgeworth, soit par M. l’abbé Fleuriel. Le dimanche était réservé aux audiences. Sa Majesté recevait quelques personnes étrangères, nobles russes, émigrés demeurés fidèles à la dynastie de nos rois et ruinés depuis le licenciement des cent gardes qu’avait formés l’Empereur Paul Ier[1].…

Une des consolations que le Roi rencontrait dans son triste séjour en exil était la présence de M. l’abbé Edgeworth, ce témoin des dernières heures du roi martyr, modèle de toutes les vertus. Depuis 1796, Edgeworth de Firmont avait été appelé auprès de lui comme le confident d’un frère dont il pleurait sans cesse la perte, et dont tous les Français béniront à jamais la mémoire. La satisfaction que Sa Majesté éprouvait de l’avoir auprès d’Elle était sans bornes, et, le 20 avril 1797, Elle avait écrit à son sujet au cardinal de Montmorency ces pages mémorables :

« J’ai appris, monsieur, avec une extrême satisfaction que vous êtes enfin échappé à tous les

  1. La partie des souvenirs de Hüe concernant le séjour en Allemagne et en Russie, se présente sous forme de notes insuffisamment reliées entre elles, de projets de lettres et de pages hâtivement rédigées qui nous obligent parfois à suspendre le récit et à pratiquer des « coupures » quand il aborde des sujets personnels, indifférents aux lecteurs.