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l’exécution d’une mission très pénible mais dans laquelle je trouve l’adoucissement de me rappeler à votre souvenir. Les détails suivants eussent trop coûté à Madame elle-même. La lettre ci-jointe vous dira donc simplement qu’elle attend de vous un service. La cruelle position dans laquelle se trouve le roi son oncle, sans asile, sans argent, entouré de fidèles serviteurs que leur attachement pour lui ont réduit à la dernière misère, a réduit madame la duchesse d’Angoulême à faire au Roi offre de ses diamants. De ce nombre est le magnifique collier quelle tient de Paul Ier. Jugez, madame la comtesse, combien il en coûte à cette auguste princesse de s’en détacher, mais la nécessité est impérieuse. On a attendu jusqu’au dernier moment et Madame ne rougira point d’avouer quelle est réduite à faire ce sacrifice.

» C’est donc à madame de Pahlen, qui a témoigné a Madame la duchesse d’Angouleme respect et attachement et à qui de son côté S. A. R. accorde tous les sentiments qu’elle mérite à tant de titres, que je m’adresse au nom de Madame. Elle sera sûrement trop pénétrée de son affreuse situation pour ne pas se prêter à lui offrir le moyen de tirer le parti le plus avantageux du