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vice-gouverneur de Riga, en prêtèrent dix mille. C’est avec cette somme que le Roi et Madame partirent pour entreprendre un voyage sans termes, Sa Majesté laissant sa procuration pour recevoir la totalité des fonds qui lui étaient assignés. Mais qu’arriva-t-il ? Peu après, le Roi apprit que le Cameralhoff de Mittau, avec lequel il avait lui-même concerté cette" mesure, avait refusé de payer ! Le duc d’Aumont, revêtu de la procuration de Sa Majesté, arriva à Memel auprès d’elle et lui rendit compte que jamais on n’avait pu la lui faire accepter, tandis que pour apaiser les créanciers de Riga, il avait fallu que ses serviteurs se dépouillassent de leurs dernières ressources. Parmi tout le chagrin dont il était dévoré, le Roi emportât celui de ne pouvoir faire honneur a une dette sacrée et dont la parole de Paul Ier était le gage.

La misère du Roi était accrue d’autant que le traitement fixé par l’Empereur avait mis fin aux secours que, jusqu’en 1798, il avait reçu de différents souverains.

La vente des effets, provisions, etc., dont on aurait dû tirer par aperçu et au dernier rabais douze mille thalers en produisit au plus que quatre mille ; cette vente étant devenue un pillage par