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son appartement et les conduisirent à la bénédiction nuptiale. Elle leur fut donnée par le cardinal de Montmorency, grand aumônier de France, dans une vaste galerie, du château des anciens ducs de Courlande[1]. Un autel y avait été dressé ; des branches de verdure et de lilas dans lesquelles s’entrelaçaient des lis et des roses, formaient le seul ornement de l’enceinte. Ce fut dans ce simple appareil que les rejetons de tant de rois, les héritiers du premier trône de l’Europe, relégués loin du beau pays qui les avait vus naître, prononcèrent le serment de leur union. La noblesse de Courlande, les habitants de Mittau, de fidèles serviteurs du Roi, furent présents à cette scène touchante. Leurs yeux et les miens s’arrêtèrent plusieurs fois sur l’auguste fille de Louis XVI et sur l’abbé Edgeworth !

Cette heure d’apaisement dans l’exil devait être pour nos princes de bien courte durée[2]!

  1. André Hüe fut chargé avec un autre enfant de la Cour de tenir le poêle au-dessus des mariés. Cet objet est demeuré dans la famille Hüe.
  2. Ce fut vers cette époque que Marie-Thérèse donna à madame Hüe un portrait d’elle, en miniature. Ce portrait, peint par Chamisso en 1800, la présente sous un aspect charmant bien différent de celui qu’on remarque en ses portrait ultérieurs. Son visage finement dessiné, aux traits estompés à peine, au sourire tendre, et d’un teint éblouissant, est d’une expression délicieuse. Vêtue de blanc et de