Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cependant, je devais me priver de la société habituelle de Madame et malgré tous mes efforts pour ne pas déplaire à l’Empereur, elle me fit savoir qu’il serait prudent pour moi de quitter Vienne et d’aller à Vérone auprès du Roi, pour rentrer ensuite à Ratisbonne. Devinant quelque sujet de mécontentement de la part de Madame Royale qui avait bien voulu me confier les projets de mariage que l’Empereur berçait à son égard[1], je crus devoir, d’une part en entretenir le Roi, et d’autre part écrire à Madame et dans ces termes[2] :

« Madame,

« Occupé continuellement et par principe et par reconnaissance de la maison de V. A. R. et des vôtres, je dépose aux pieds de V. A. R. une nouvelle assurance qu’aucune des privations douloureuses que m’impose l’éloignement dans lequel on me tient de son auguste personne ne me fera transiger avec mes devoirs envers Madame.

» Comme Français, comme l’un des plus fidèles serviteurs de V. A. R., j’ose la supplier de croire que je serai constamment ce que Madame est

  1. Avec l’archiduc Charles d’Autriche.
  2. Vienne, 1er mars 1796.