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leur et plus dévoué serviteur, et c’est une double jouissance que d’avoir la gloire de n’avoir évité aucuns dangers pour leur prouver jusqu’à la fin que votre attachement était inébranlable. Vous êtes heureux maintenant au milieu de vos souffrances (croyez-le) et je vous avoue que je vous envie, tout malheureux que vous vous trouvez, vous tenez en quelque sorte à l’objet qui réunit tous mes vœux les plus chers, toutes mes affections les plus sensibles. C’est pour Elle que vous êtes la, c’est Elle qui vous y a amené ; enfin vous connaissez son intérêt.

» Il est vrai qu’il vous est bien dû, et qu’en s’acquittant de ce devoir Elle satisfait sûrement à votre cœur dont le besoin le plus absolu doit être d’alléger des maux si profondément sentis.

» Cette partie de votre lettre qui la regarde m’a fort soulagée, j’en avais besoin, combien la Princesse m’a affligée et combien elle m’afflige encore. Elle n’en a aucune idée, moi qui aurais trouvé tant de bonheur à lui renouveler le sacrifice de ma liberté que j’avais fait avec un abandon si entier à sa mère adorée. Elle n’a pas semblé m’entendre. Enfin sa réponse est celle qu’elle eût faite à une personne tout à fait indifférente et dont elle n’aurait pas connu les sentiments. Cependant