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même vous en donner des marques. Je le désire bien vivement et je dis hautement que ses bontés ne peuvent être mieux placées.

» Je sais, monsieur, que je vais déchirer votre cœur, mais pardonnez au mien de vous demander quelques détails sur ma malheureuse maîtresse et Madame Élisabeth.

» À l’époque de leur martyre, les papiers n’osaient rien en dire et les lettres particulières ne passaient point. Ce ne sont point les horreurs monstrueuses que je vous demande, mais les effets, les traits de leur courage, de leurs vertus et si l’une et l’autre ont pu avoir la consolation de quelques secours spirituels ? Vous croyez bien que je ne doute pas de leur bonheur actuel, mais je voudrais savoir si elles ont pu être soutenues et consolées dans leur abandon et dans leurs souffrances. Pour notre malheureux maître, nous sommes moins dans l’ignorance pour ce qui le regarde. Je vous avoue que j’ai bien de l’inquiétude pour madame de Tourzel, je sais bien positivement par une lettre de Paris du 10 décembre qu’elle n’était plus en prison et qu’elle se portait bien. Avez-vous appris quelle y ait été remise depuis ? Que pensez-vous, monsieur, de l’état des esprits en France, croyez-vous que la terreur soit