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de minutieux. Quelle vie lui fait-on mener ? Paraît-elle déjà trouver quelque soulagement dans le changement de son existence ; je sais qu’elle montre une grande piété. Ce doit être toute sa consolation et sa force. Quelle est aussi sa vie sous ce rapport ? Avec qui passe-t-elle ses journées ? Quelles sont les occupations qu’elle s’est faites si elle a déjà pu s’en faire ? A-t-elle le besoin de parler de ses peines ou son caractère lui porte-t-elle à les taire ?

» Je suis comme une mère qui questionne sur son enfant. Mon attachement pour tout ce que nous avons perdu m’en donne bien le droit. Le vôtre m’entendra et je pense avec plaisir que c’est lui qui me répondra. Tout ce que j’en ai vu, monsieur, dans les dernières années de vos malheurs vous ont acquis auprès de moi un intérêt aussi réel et sincère qu’il est mérité. Ne répondez donc point à ma lettre sans me parler de vous.

» Comment est-il possible que vous ayez échappé à tant d’horreurs et que vous ayez été choisi pour accompagner notre malheureuse princesse ? Que n’avez-vous pas souffert jusqu’au moment de votre départ et qu’allez-vous devenir ? On me mande que l’Empereur vous distingue comme vous le méritez assurément, qu’il veut