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mit en route pour Vienne, et arriva dans la nuit à Lauffenbourg où elle trouva, pour la servir, des femmes que l’Empereur avait envoyées à sa rencontre.

Le lendemain, cette Princesse entendit une messe quelle fit dire en mémoire de ses augustes parents. Le 28, s’étant remise en marche, elle arriva à Vienne le 9 janvier 1796, après s’être arrêtée deux jours à lnspruck, pour voir S. A. I. l’archiduchesse Élisabeth, sa tante.

M. le prince de Gavres outrepassa certainement les instructions qu’il avait reçues de sa cour, en ne permettant pas à des Français, qui se trouvaient sur le passage de Madame, de se présenter à la fille de leur Roi pour lui offrir leurs respects. Cependant un jour que, par un heureux hasard, la voiture de cette princesse et celles des personnes qui composaient alors sa suite s’étaient arrêtées sur la grande route, j’aperçus de loin un officier du corps de Condé.

C’était M. Berthier, l’un des aides de camp de S. A. S. Je prévins Madame, qui le fit avancer. Elle lui demanda avec un vif intérêt des nouvelles du Prince et le chargea de lui exprimer, ainsi qu’à ses braves compagnons d’armes, les sentiments dont elle était pénétrée.