Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/245

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gouvernante des enfants de France, et les sieurs Méchain, officier de gendarmerie, et Gomin, commissaire du Temple, se placèrent avec elle ; le fidèle Turgis, que Madame voulait emmener, était malade et ne la rejoignit à Vienne que quelques jours plus tard. M. Cléry n’y vint que quelques mois plus tard.

Un courrier précédait Madame. Son Altesse royale voyageait sous le nom de Sophie ; et l’officier qui l’accompagnait avait l’ordre de lui faire garder le plus strict incognito. La Princesse fut cependant reconnue. Elle reçut de Paris jusqu’à la frontière, et particulièrement à Huningue, les hommages silencieux, mais expressifs, de l’attendrissement et du respect.

Madame étant arrivée à Huningue dans la nuit du 24 au 25 décembre, je l’y joignis presque aussitôt[1]. Ma plume ne pourrait rendre que faiblement ce que je ressentis lorsque la fille de Louis daigna m’adresser la parole pour la première fois depuis ma sortie du Temple. Elle me remit à cet instant une lettre qu’elle écrivait au

  1. Hüe était parti dans une seconde voiture avec le jeune fils de madame de Soucy, Meunier, Baron et le fidèle Coco. Le petit chien de Madame Royale entra à Huningue dans la chambre de sa maîtresse en même temps que Hüe et pensa mourir de joie en la revoyant.