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Je n’en indiquai pas moins à Madame, à l’aide d’un signal qu’elle se rappela, que j’étais chargé d’une lettre pour elle : cette lettre était de Sa Majesté Louis XVIII. Je la fis parvenir dans la tour, et Madame m’envoya sa réponse. La lettre dont le Roi m’honora confirmera ce que j’avance.

« Je suis fort satisfait, monsieur, du zèle avec lequel vous m’avez servi ; et je serai fort aise, si cela est possible, que vous restiez attaché à ma mère.

» En tout état de cause, je n’oublierai jamais que votre courageuse fidélité vous a valu, de la part du feu Roi, mon frère, l’honneur d’être nommé dans son testament. Soyez bien sûr, monsieur, de tous mes sentiments pour vous.

» louis. »

Quelques jours après que j’eus reçu cette lettre de Louis XVIII, un des agents que le Prince avait à Paris me remit une lettre pour Madame Royale.

C’était une lettre du chevalier de Charette[1]. La personne à qui je me confiai pour la faire par-

  1. Il s’agit ici du fameux chef vendéen fusillé à Nantes en 1796.