par les soins de la Reine, vous en avez la première obligation à M. Hüe. Embrassez-le ; je n’aime pas les ingrats.
Un prince si bon a trouvé des ingrats.
Quelques semaines après que M. de Malesherbes m’eut conté ces précieux détails, périt le même jour[1], en vertu d’un jugement du tribunal révolutionnaire, M. de Malesherbes, madame de Rosambo sa fille[2], M. et madame de Chateaubriand[3]. J’étais aussi présent à ce dernier départ. Quel spectacle ! M. de Malesherbes, courbé sous le poids des ans, s’appuyait sur madame de Rosambo qui était suivie de sa fille et de son gendre.
Madame de Rosambo aperçut mademoiselle de Sombreuil : « Adieu, mon amie lui dit-elle, Adieu ! Vous avez eu la gloire d’arracher votre père aux mains du bourreau. J’ai la consolation de mourir avec le mien ! » Madame de Sénozan[4], sœur de M. de Malesherbes, eut bientôt le même sort[5].
- ↑ 22 avril 1794.
- ↑ Antoinette-Marguerite-Thérèse Le Pelletier de Rosambo, née Lamoignon-Malesherbes.
- ↑ Jean-Baptiste-Auguste, comte de Chateaubriand, ancien capitaine de cavalerie, et Aline-Thérèse Le Pelletier de Rosambo, sa femme, fille de la précédente.
- ↑ Anne-Nicole Olivier, marquise de Sénozan, née Malesherbes, périt sur l’échafaud en même temps que Madame Elisabeth, le 10 mai 1794.
- ↑ Quand François Hüe donna, en 1814, une édition de ses