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plus de liberté mais l’irrégularité des paiements et la nécessité de mes dépenses opposaient de grands obstacles. »

» Un autre jour, le Roi me laissa connaître la détresse absolue dans laquelle on le tenait depuis sa captivité :

» — Vos deux collègues, me dit-il, se sont dévoués pour ma défense. Ils me consacrent leur travail, et, dans la position où je suis, je n’ai aucun moyen d’acquitter ma dette envers eux. J’ai songé à leur faire un legs, mais le payerait-on ?

» — Il est payé, Sire !… Le Roi en les choisissant pour Ses défenseurs a immortalisé leur nom.

» Dans le même entretien, ayant vu le Roi sensiblement peiné de ne pouvoir faire à qui que ce fut la moindre largesse, j’arrivai le lendemain au Temple avec une bourse remplie d’or.

» — Sire, lui dis-je, en la lui présentant, permettez qu’une famille riche en partie de vos bienfaits et de ceux de vos aïeux, dépose cette offrande à vos pieds. »

Le Roi hésita. J’insistai ; il se rendit à mes instances. J’ai su depuis qu’après sa mort cette bourse avait été trouvée intacte parmi ses effets. Le Roi avait eu la précaution d’y attacher cet