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faire appeler auprès d’elles M. de Firmont, ce serait l’exposer infailliblement à perdre la vie ! »

Au mois de mars précédent, j’avais envoyé à M. de Malesherbes des cheveux du feu Roi, et l’ancien ministre m’avait remercié par cette lettre :

Malesherbes, le 4 avril (1793).

« J’ai reçu, monsieur, avec la plus vive reconnaissance le plus précieux de tous les présents. Il acquiert encore un nouveau prix pour moi, me venant de la main du plus fidèle serviteur de notre malheureux maître.

» Mon premier mouvement a été d’aller à Fontainebleau vous en marquer toute ma reconnaissance et de vous prier d’en venir recevoir les tendres assurances dans ma retraite. On m’a fait faire attention que, dans les moments de crise. où nous sommes, les meurtriers du Roi ayant, partout, des émissaires qui veillent à toutes mes actions et, vraisemblablement, aussi, aux vôtres ne manqueraient pas de dire que les partisans de la maison royale se réunissaient pour tramer des complots contre leurs assassins. Il y a des gens de bien qui ont été persécutés sur des indices qui n’étaient pas plus forts que celui-là.