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je fus rejoint par M. de Malesherbes[1] avec lequel j’avais entretenu déjà d’anciennes relations[2].

Dès le mois de septembre 1793, Malesherbes ayant reçu du Comité de sûreté générale l’avis secret de quitter Paris afin de ne pas courir le risque d’être enveloppé dans le procès de la Reine, m’avait prévenu de son départ et m’avait également exhorté à quitter Paris. Mon attachement à la famille royale me retenait à Paris. J’exprimai mes motifs à M. de Malesherbes qui les comprit et m’écrivit dans ces termes :

« Si je m’absente moi-même, c’est pour conserver avec ma liberté le moyen d’offrir à la Reine les mêmes services que j’ai pu rendre au Roi. Vous qui ne quittez pas la capitale, dépêchez-moi un courrier à l’instant où vous croirez que mon ministère, et même le sacrifice de ma vie peuvent être utiles à Sa Majesté. À tout événement, suppliez la Reine et Madame Élisabeth de ne point

  1. M. de Boccielli, « peintre de l’ancien roi de Pologne », peignit à Varsovie en 1805 un portrait de François Hüe « apprenant la mort de la Reine dans la prison de la Force ». L’original en est au château de Saint-Sauveur. Il a été reproduit dans le Journal de M. Th., duchesse d’Angoulême (Paris, Firmin Didot,1892), ouvrage publié par les soins de la famille Hüe.
  2. Hüe y connut également Monseigneur de Bausset avec lequel il demeura, par la suite, dans les meilleurs termes.