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recueillit avec soin, et qu’il me confia pour en faire hommage à Madame Royale, qui le reçut avec un respect religieux[1].

Mais que ces détails ne m’empêchent pas de conter le résultat de ma visite.

Madame Richard, à qui je m’étais confié, apprit à la Reine que j’avais pénétré jusque dans sa prison.

— Quoi ! jusqu’ici ! s’écria Sa Majesté…

Le succès justifia ma hardiesse, et, pendant quelques semaines, j’eus la consolation de pro-

    quand il avait des informations par M. Hüe qui avait conservé ses correspondances avec le Temple et ne craignait pas de pénétrer aussi de temps en temps a la Conciergerie, pouvait quelquefois répondre a la Reine quand elle lui demandait des nouvelles.

  1. Lorsque cet ouvrage fut achevé, la Reine, écrit madame Bault, le laissa tomber un jour à ses pieds, au moment où mon mari entrait dans sa chambre. Il devina sur-le-champ la pensée de la Reine, s’avança rapidement vers elle, tira son mouchoir qui parut lui échapper, en couvrit la jarretière et ramassa le tout ensemble. Nous conservâmes religieusement ce tissu précieux. Je le donnai à M. Hüe qui devait accompagner S. A. R. Madame, à Vienne ; il lui remit en la joignant à Huningue (Cf. également a ce sujet les dépositions de Rosalie Lamorlière). Cette tresse a été exposée en 1894 à la Galerie Sedelmeyer, dans la collection de M. le marquis de Villefranche en même temps que différents objets appartenant à la famille Hüe et provenant de la maison royale. Il en existe une reproduction au musée Grévin. Enfin M. le comte de Reiset, le savant historien, si dévoué à la mémoire de la Reine, et à la parfaite obligeance duquel nous devons de précieux renseignements, y fait également allusion dans sa publication du Journal de Madame Eloff.