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d’entre eux, fut assassiné sur l’échafaud ! Son dernier mot fut : « Je meurs innocent et je pardonne[1]… »

Louis XVI n’est plus ! Ma plume s’arrêterait ici, je laisserais ici reposer mon cœur, s’il n’était encore des détails liés à l’histoire de la famille royale que je veux consigner[2]

  1. Dans son immortel testament, Louis XVI n’oublia pas ses fidèles serviteurs en écrivant ces lignes : « Je croirais calomnier les sentiments de la nation si je ne recommandais pas ouvertement à mon fils, MM. Chantilly et Hüe, que leur véritable attachement pour moi avait portés à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour et qui ont pensé en être les malheureuses victimes. »
  2. On a vu plus haut que Louis XVI avait donné à François Hüe en récompense de son dévouement une mèche de ses cheveux et le peigne d’écaille dont il se servait habituellement, seuls présents dont il pouvait alors disposer. On sait d’autre part, qu’avant de mourir. Louis XVI remit à Cléry plusieurs objets destinés à sa famille.

    Quelle ne fut pas notre surprise, nous trouvant au mois d’août 1901 au château de La Carrière (commune de la Bazoque, canton de Balleroy, arrondissement de Bayeux, Calvados) de mettre la main, dans la bibliothèque, sur un paroissien romain daté de l’année 1792, petit livre in-18, sans autre caractère que son usure et la mesquinerie de sa reliure, et d’y lire au recto de la première feuille, cette mention à demi effacée : « Donné a notre fidèle Hüe. Dans la Tour du Temple. 20 janvier 1793. Signé louis » ! Nous serions-nous trouvé en présence du dernier livre de prières de Louis XVI ? L’écriture est bien celle du souverain. Et cependant aucun historien, croyons-nous, n’a mentionné le don de cet ouvrage. — Les descendants de la famille Hüe n’en ont pas connaissance, et la dernière propriétaire du château de La Carrière, madame la comtesse de Choisy, née Mastin, à qui a appartenu cet ouvrage, n’avait aucun lien de parenté avec la famille Hüe. Par une curieuse coïncidence, elle a laissé sa propriété à une descen-