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politique. C’est une manière d’être dont on a perdu la clef et, dans notre siècle d’« égotisme », le loyalisme de Hüe apparaît aussi fossile que respectable. Mais, nous le répétons, nous n’avons point mission de faire ici son éloge, et son caractère apparaîtra mieux au lecteur par le récit de ses actions que par le moyen d’inutiles commentaires.

Le mariage de François Hüe le décida à se rapprocher de Paris. Le 21 janvier 1787[1] il obtint du duc de Duras, premier gentilhomme du Roi, la charge d’huissier de la chambre du roi Louis XVI. Il n’abandonna point sans quelque regret la capitainerie des chasses dans laquelle avait évolué sa famille tout entière. Il lui fallut pourtant se démettre de ses fonctions de greffier pour remplir ses attributions nouvelles. C’est dans le serment qu’il prêta pour entrer en charge qu’il faut voir le secret de sa conduite politique et privée. C’est alors que se forma le lien indissoluble qui l’attacha à Louis XVI et à sa famille, car il ne voulut jamais faillir à sa parole.

Peu de temps après, il fut nommé, pendant une absence et sans avoir sollicité cet honneur, au poste de confiance de premier valet de chambre du Dauphin[2]. Dès lors, il ne quitta plus la famille royale.

  1. C’est le 21 janvier que se forma le lien indissoluble qui attacha François Hüe à la famille royale C’est le 21 janvier que mourut Louis XVI. C’est le 21 janvier que fut inhumé François Hüe.
  2. On sait que ces fonctions n’étaient nullement entachées de servilité. Un arrêt de 1594, confirmé en 1611, assurait la noblesse personnelle, le titre d’écuyer et les prérogatives