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gouvernement, on verrait que je sais pardonner. » Le municipal choisit cette occasion pour produire sa demande. « Pour l’instant, reprit Sa Majesté, je suffis à l’éducation de mon fils. »

Avant la translation du Roi au Temple, la liste civile avait été supprimée. Un décret avait réglé que le Roi recevrait annuellement pour ses dépenses une somme de cinq cent mille livres. En vain j’écrivis plusieurs fois au maire, de la part de Sa Majesté, pour demander des paiements à compte sur cette somme ; le maire ne répondit pas. Ce silence causait au Roi un chagrin sensible. Prévoyant le sort qui lui était réservé, il aurait voulu acquitter chaque mois les avances que lui faisaient les fournisseurs.

J’avais également demandé par écrit au maire qu’il fût permis aux médecins ordinaires de la famille royale de lui donner des soins, et que les médicaments à son usage fussent pris chez l’apothicaire de Sa Majesté. Ces demandes demeurèrent presque toujours sans réponse.

En venant au Temple, le Roi n’avait qu’une très légère somme en numéraire. Manuel, ayant fait diverses emplettes dont je lui avais donné la note, me les envoya avec le montant des frais, qui s’élevait à cinq cent vingt-six livres. À la vue de