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Aussitôt je m’éveillai. La vue du Roi, l’état dans lequel il était me saisirent. « Sire, dis-je avec émotion, Votre Majesté veut-elle quelque chose ? — Non ; mais, cette nuit il s’est fait du mouvement dans votre chambre ; j’ai craint qu’on ne vous eût enlevé. Je voulais voir si vous étiez encore près de moi. »

Combien mon cœur fut ému ! Le Roi se recoucha et dormit paisiblement.

Cependant les relations que j’étais forcé d’avoir avec les commissaires de la Commune pour le service de la famille royale étaient de plus en plus épineuses. La demande des choses les plus indispensables m’obligeait à revenir plusieurs fois à la charge. Dans ces circonstances un particulier s’introduisit au Temple je ne sais à quel titre. Il y prenait un ton de maître, y commandait, se mêlait de tout, affectait l’air le plus important. Trompé par cette apparence de pouvoir, je me flattai d’obtenir, par la médiation de ce nouveau maître, ce que souvent la dureté des autres différait tant à m’accorder : je m’adressai à lui. Cette tentative produisit le plus mauvais effet. Jaloux de leur pouvoir, les municipaux m’interdirent toute communication avec cet intrigant ; c’est le nom qu’ils lui donnèrent. Cet homme a joué