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— Mes collègues, me dit-il, accablés de sommeil et de fatigue, ayant déjà passé plusieurs nuits sans dormir, ont été prendre du repos. Ce soir, l’assemblée sera complète, et statuera sur le sort de ces personnes. Leur interrogatoire est clos. Je présume qu’elles seront renvoyées à leur service.

Quel fut mon bonheur de rentrer dans le Temple ! Je courus à la chambre du Roi. Déjà levé et habillé, le Prince faisait, dans la petite tour, ses lectures accoutumées. Dès qu’il me vit, l’empressement de connaître les événements le fit avancer vers moi ; mais la présence des officiers municipaux de garde près de sa personne s’opposa à tout entretien. J’indiquai des yeux que pour l’instant, la prudence me défendait de m’expliquer. Le Roi, qui sentit comme moi la nécessité du silence, reprit sa lecture et attendit un moment plus opportun. Quelques heures après, je l’instruisis à la hâte des questions qui m’avaient été faites et de mes réponses.

J’avais rapporté dans la tour du Temple l’espérance d’y voir revenir bientôt les autres personnes enlevées avec moi. Vain espoir ! Dans l’après-midi, vers six heures, Manuel se présenta. Il annonça au Roi de la part de la Commune, que la princesse de Lamballe, madame et mademoiselle