Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ceux qui ne dormaient pas se mirent à m’interroger tous à la fois. Je ne savais que répondre.

Pour première question, on me demanda ce qui s’était passé aux Tuileries dans la nuit du 9 au 10 août. Au seul énoncé de cette question, je m’aperçus facilement que les interrogateurs étaient, à cet égard, beaucoup plus instruits que moi. Dans cette nuit désastreuse, chefs ou agents de la sédition, que pouvaient-ils apprendre d’un homme qui n’avait été que spectateur ou victime ?

Je répondis de manière à ne compromettre personne, je m’étendis sur la conduite des autorités constituées, dont plusieurs membres s’étaient alors réunis avec les ministres dans le cabinet du conseil du Roi. Je racontai la manière dont j’avais échappé à la mort.

La seconde question avait pour objet une fourniture de meubles que l’on disait avoir été faite, peu de jours avant le 10 août, pour la Reine et pour Madame Élisabeth. Ma réponse fut que je n’en avais aucune connaissance. Je l’ignore même aujourd’hui.

On m’interrogea ensuite sur le départ du Roi pour Montmédy.

— Je n’ai connu ce départ, répondis-je, que comme le public, quoique dans ma qualité d’offi-