Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Saint-Pardoux, écuyer de main et la dame Navarre, première femme de chambre.

À ces demandes, le Roi ajouta celle de la princesse de Lamballe, de la marquise de Tourzel et de sa fille.

Le 14 août, jour fixé pour la translation du Roi au Temple, il reçut, quelques heures avant son départ, le manifeste des princes ses frères et des lettres qu’ils lui adressaient. Après avoir eu ces pièces, il était urgent de les supprimer, mais de manière à en dérober la connaissance aux argus qui environnaient la famille royale. Le Roi me confia cette commission, je l’exécutai.

Dans l’après-midi, le maire, accompagné d’un officier municipal, Léonard Bourdon[1], depuis député à la Convention nationale, entra chez le Roi. Il venait annoncer que le conseil de la Commune avait décidé qu’aucune des personnes proposées pour le service ne suivrait au Temple la famille royale. Le Roi obtint, à force de représentations, que les dames Thibaud, Basire, Saint-Brice et Navarre, M. de Chamilly et moi serions exceptés.

L’heure du départ arriva : la famille royale et

  1. Léonard Bourdon de la Crosnière, un des séïdes de Robespierre, dont il devint l’ennemi, était avant la Révolution instituteur à Paris. Sa carrière politique fut obscure. Il mourut en 1813.