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commune de Paris, sous la responsabilité de laquelle devait être mise la famille royale, proposa le Temple. Sa proposition prévalut. Ce ne fut pas la seule occasion où, sous l’apparence d’un simple avis, cette municipalité dicta des lois à l’Assemblée nationale.

Instruit de cette décision, le Roi fit écrire, sous sa dictée, la liste des personnes qu’il désirait conserver pour son service et celui de la famille royale. Rappeler ici ces personnes choisies par Sa Majesté, c’est honorer leurs noms.

L’état, tel que je le remis au maire de Paris, pour qu’il en conférât avec le conseil de la commune, portait :

Pour le service de la personne du Roi : M. de Fresnes, écuyer de main, M. de Lorimier de Chamilly[1], premier valet de chambre. MM. Bligny,

  1. Claude-Christophe de Lorimier, marquis de Chamilly, premier valet de chambre du Roi, intendant et contrôleur général de ses écuries et livrées, marié à Marie-Thérèse Marsollier, demeurant à Paris, aux grandes écuries du Roi, rue Saint-Honoré, paroisse Saint-Roch, était depuis le 24 mars 1784, seigneur du comté d’Étoges près Épernay. Une légende dit que le roi Louis XVI, dans sa fuite sur Varennes, descendit au château d’Étoges pour déjeuner chez M. de Chamilly et s’y attarda, ce qui fut une des causes de son arrestation. M. de Chamilly possédait en son château d’Étoges une fort belle galerie de tableaux dont, par droit de succession, un certain nombre se trouve chez le colonel Gaston de Sancy de Parabère, au château de Boran (Oise), par suite de son mariage