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de témérité, conjecturer que ce fut un des ancêtres du philosophe lyonnais.

Hugues-Jean Ballanche, le père de Pierre-Simon, était né à Morteau, le 21 janvier 1748, de Guillaume-François Ballanche-Jacquot, de la Combe d’Abondance, et de Gertrude Jolis, son épouse[1]. Bien qu’il ne fût ni l’aîné, ni le dernier enfant de la famille, puisque deux sœurs naquirent après lui, il ne tarda pas néanmoins, par suite de la mort de ses frères ou sœurs plus âgés, à en devenir le chef. Guillaume-François Ballanche-Jacquot étant décédé plus que septuagénaire, le 26 octobre 1751, Gertrude Jolis lui survécut de onze ans et mourut elle-même à quarante-quatre ans, le 6 avril 1762 ; tous deux s’endormirent paisiblement au « pays », qu’ils ne semblent guère avoir quitté, et furent inhumés à Morteau, dans le cimetière de la paroisse[2].

On ne trouve pas de traces de la présence d’Hugues-Jean Ballanche, au pays natal, après 1759. On le voit, à cette date, assister, à l’âge de onze ans, à un mariage, en qualité de témoin. Il est à croire cependant qu’il y demeura jusqu’à la mort de sa mère, et que, orphelin à quatorze ans, il ne tarda guère alors à quitter la province où il avait vu le jour.

Quoi qu’il en soit, nous le retrouvons, dix ans plus tard, à Lyon, sur la paroisse Saint-Nizier, sans savoir pourtant ce qui motiva son arrivée dans cette ville. Si l’on s’en rapporte à son acte de mariage du 9 août 1772[3], il y exerçait la profession de marchand de grains. Sa femme, Claudine Poulat, était originaire de Grigny, où habitaient encore, à la même date, son père et sa mère.

Cet acte de mariage est intéressant à consulter. Nous y

  1. État civil de Morteau, registre GG, XI, p. 1, v°.
  2. État civil de Morteau, registres GG, X ; GG, XI ; GG, XII, passim.
  3. Hôtel de Ville de Lyon, registres de la paroisse Saint-Nizier, année 1772, n° 200, f° 151.