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visites de ministres et les explorations en basse Seine.

Quant aux théâtres, ils pourraient faire l’objet d’un chapitre spécial qu’on nous saura gré de supprimer.

On aime beaucoup le chant et la musique à Rouen. C’est une passion qui serait excusable si l’on chantait un peu plus juste, et si les réunions orphéoniques avaient moins besoin d’indulgence.

Que l’on se promène le soir dans les rues, sur les quais ; que l’on aille du cours Boïeldieu à la rue des Arpens et, en un quart d’heure, on aura entendu, sous diverses formes, les principaux motifs de nos chefs-d’œuvre classiques. Meyerbeer, Rossini, Halévy, Donizetti, Gounod, Ambroise Thomas, se partagent les faveurs de la foule.

Les fauteuils de balcon sont quelquefois vides, aux Arts ; les banquettes du « poulailler » jamais. Il y a toujours devant le théâtre, à l’heure de l’ouverture, une queue de pauvres diables qui font des infidélités au cabaret et se payent, moyennant cinquante centimes, en même temps que toutes les joies du « paradis, » le plaisir de casser de temps en