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LE DISEUR DE BONNE AVENTURE

Eh oui ! il y a encore des gens qui croient à ça, dans notre siècle de lumière et dans notre ville qui sera bientôt éclairée in l’électricité.

Eh oui ! il y a encore à Rouen des somnambules extra-lucides, dont le nom s’étale en réclames à la quatrième page des journaux. On trouve de nos concitoyens qui peuvent encore croire a la magie, aux tables tournantes, aux sorcelleries, aux succubes et aux incubes, aux « envoultemens » et à la puissance de la dame de trèfle accompagnée de l’as de pique et du roi de cœur.

Mais laissons de côté les somnambules, ils feront l’objet d’un chapitre spécial.

Il y a quantité de ces sorciers, ou prétendus tels, tandis qu’il n’existe dans notre Ville qu’un diseur de bonne aventure. C’est d’ailleurs le « type » le plus excentrique qui se puisse rêver ; on le rencontre partout, et, comme il n’a pas de domicile fixe, comme il loge selon la saison et le produit de son industrie, tantôt dans un wagon vide, tantôt dans une guérite déserte, tantôt sous l’arche d’un pont, dans une péniche ou sous une bâche, nous ne pouvons indiquer d’une façon