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LES CHINEURS

Voici un métier plus connu et qui occupe beaucoup plus de bras. Il existe des chineurs en toutes choses ; ceux dont nous voulons parler aujourd’hui, et qui sont absolument des types locaux, pourraient aussi bien s’appeler les « Pirates de Robec. »

On sait qu’il y a des quantités d’objets dans la rivière de Robec ; qu’on y trouve de tout et même un peu d’eau. Lorsque cette eau est claire, on aperçoit dans le « lit du fleuve » des débris de porcelaine, des semelles de bottes, des morceaux de plomb, des chiffons, des chiens crevés et des petits chats en décomposition, enflés comme des outres.

On trouve… on trouve… l’énumération serait trop longue et finirait peut-être par devenir nauséabonde.

Or, ces eaux changeant de couleur à chaque instant, sont un véritable Pactole pour un certain nombre de pauvres diables ; c’est grâce au Robec qu’ils vivent ; c’est grâce à lui qu’ils mangent, qu’ils boivent et qu’ils peuvent coucher a la corde dans quelque taudis de la rue du Pont-de-l’Arquet ou de la rue du Ruissel. Maigres, efflanqués, avec leurs pantalons