avec une sorte de frénésie, des têtes qui se courbent sur les prie-Dieu et restent sans se lever pendant la durée de la cérémonie. De temps en temps, un cri perçant retentit, une épileptique tombe de la stalle réservée aux femmes affectées de ce mal, on l’enlève, on la fait disparaître par une basse porte de côté, c’est l’affaire de deux secondes, le service religieux continue.
L’aumônier monte en chaire ; il fait à ses fidèles des sermons, semblables à ceux que l’on prononce devant de jeunes enfans préparant leur première communion. Un certain nombre de malades saisissent le sens des mots ; d’autres, bercées par ce bruit monotone de paroles, dorment, pour ainsi dire, les yeux ouverts.
Pour combattre autant que possible le délire, pour chasser l’idée fixe qui hante ces cerveaux désorganisés, on a recours aux promenades, aux distractions, à la gymnastique. C’est pour cela que Saint-Yon possède une salle de théâtre ; et qu’on n’aille pas croire que cette salle soit une simple pièce du local : c’est un petit monument spécial, très-artistique, avec des colonnettes s’élançant légères vers un plafond peint, tout comme celui du Théâtre-des-Arts. Les décors sont frais, un peu simples ; c’est un salon, c’est une cham-