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mêlanges d’horreurs !… Il faut ou ſurvivre à mon amant, ou me ſéparer de mon père ! J’adore l’un & l’autre !… Cruelle alternative !… abandonner mon père ! je l’entrevois déja ſans conſolations, ſans ſecours ; il ne goûtera plus le charme d’aimer & d’être aimé : je ne puis penſer à cette image ſans effroi !.… Une autre qui me déſeſpère ſe préſente à mes regards ; c’eſt moi qui ai mis le Marquis au tombeau, & je ne l’y ſuivrois pas ? Ô mon amie, quelles affreuſes penſées ! ſoit qu’il plaiſe au Ciel de me ravir le jour, ou de me le conſerver, je ne puis être ſatisfaite ! Je vivrai avec déſeſpoir ; je mourrai avec horreur » ! Ne trouvez-vous pas, Monſieur, que cette ſituation eſt pathétique ?

Vous applaudirez encore au dramatique du morceau ſuivant. Tandis que Célide eſt mourante & qu’elle pleure la perte de ſon Amant, le Marquis eſt guéri, & a obtenu le conſentement de ſon père. Empreſſé d’annoncer lui-même ſon bonheur à