Page:Fréron - L Année littéraire 1775.djvu/550

Cette page n’a pas encore été corrigée

deux Parties in-12. À Paris chez la Veuve Ducheſne rue Saint-Jacques.

Encore un Roman, Monſieur, & par une femme encore ; je me trompe, par une Demoiſelle qui n’a pas quinze ans. N’allez pas ſoupçonner que cette jeune perſonne, nouveau Desforges-Maillard, ſe couvre ici d’un âge & d’un ſèxe intéreſſans pour ſurprendre notre admiration. Comme l’amour-propre a plus d’une fois employé ce ſtratagême, je n’ai pû me défendre de quelque défiance. Mais je ſçais que l’auteur de ce Roman eſt véritablement une Dacier, une Gomez, une d’Aulnoy. Je ne vous ferai point l’analyſe des évènemens dont cette Hiſtoire eſt tiſſue. La vraiſemblance eſt un peu bleſſée dans quelques-uns ; les perſonnages y ſont amenés d’une manière peu naturelle, & l’on peut reprocher au ſtyle quelques incorrections ; en récompenſe, les caractères ſont bien tracés, & ſe ſoutiennent dans le cours de l’ouvrage. La paſſion de l’amour y eſt ſur-tout traitée avec énergie.