très-inſtructive. On y voit, dans toute leur étendue, les ſuites de l’imprudence & de la mauvaiſe conduite, & les malheurs qu’elles entraînent neceſſairement. Le caractère de Rozane, quoiqu’un peu ſérieux, eſt un modele de raiſon, de ſenſibilité, & prouve auſſi que ces qualités ne ſuffiſent pas pour le bonheur, lorſqu’on ſe trompe dans le choix de ſon attachement. Il y a dans ces Mémoires un épiſode peut-être plus intéreſſant que l’hiſtoire principale. C’eſt celui de la ſœur de Mademoiſelle de Tournemont, jeune fille d’un caractère violent qui, rebutée par ſa mère & trompée par ſon amant, ſe fait Religieuſe, ſe lie d’une chaîne éternelle & meurt de déſeſpoir en accablant de reproches celle qui lui avoit donné une auſſi affreuſe exiſtence. Si la perſonne à qui nous devons cet ouvrage, continue à s’exercer dans le même genre, je ne doute point qu’elle n’obtienne des ſuccès très-diſtingués. Elle annonce beaucoup d’eſprit, & même de talent.
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