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La difficulté n’est pas d’apprendre aux enfans à connoître les lettres ; mais on se trouve dans l’embarras, lorsqu’il faut leur montrer à joindre plusieurs lettres ensemble, pour en former ce que nous appellons des syllabes. Car certaines syllabes, quoique composées des mêmes lettres, ont quelquefois un son très-différent : par exemple, g u, dans le mot cigue, ne se prononce pas de la même manière que dans le mot figue. Or ces différences de prononciation reviennent à chaque instant. La lettre x se prononce de cinq ou six façons différentes. Est-il possible que des enfans puissent sçavoir tout cela par principes ? Y a-t-il même des règles pour ces sortes de prononciations ? Non sans doute : il n’y a que l’usage, dont on ne peut s’instruire qu’à force de temps & de lecture.

Comment donc remédier à tous les inconvéniens qui arrêtent les progrès que les enfans pourroient faire dans la lecture ? Pour y réussir, l’auteur propose différens moyens. Premièrement, Il adopte le systême de M. l’Abbé Girard, qui vouloit composer notre Alphabet de vingt-cinq lettres, en intro-