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que, &c ; il a ajouté un syllabaire de sa façon, qu’il juge, non seulement très-utile à la jeunesse, mais d’une grande commodité pour les maîtres eux-mêmes.

L’auteur commence par faire voir qu’il est nécessaire d’occuper les enfans à la lecture dès qu’ils peuvent articuler. Il prétend que le moyen de réussir à les instruire, est de leur faire envisager les instructions comme un amusement. Il propose, par exemple, des dez sur les facettes desquels on graveroit une lettre de l’Alphabet, au lieu des points qu’on a coutume d’y mettre ; les enfans rouleroient ces dez, & s’accoutumeroient à nommer la lettre qui paroîtroit en haut. Tout cela est fort bien ; mais voici ce qui empêchera toujours le succès de ces sortes d’inventions. Les enfans, comme on sçait, se dégoûtent aisément ; on leur présentera des dez, ils les feront rouler d’abord avec plaisir ; mais ils en seront las avant que de sçavoir quatre lettres de leur Alphabet. Si on veut les forcer à jouer, ce sera une contrainte qui les chagrinera. Il faudroit donc varier à chaque instant les jeux qui pourroient contribuer à leur instruction.