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XIII
PRÉFACE

M. Christol a reproduite en couleurs, l’exagération est telle qu’on se demanderait si l’on est en présence d’hommes ou de kangourous, si le kangourou appartenait à la faune africaine.

Le peu d’importance donné à la tête est d’ailleurs un trait commun aussi bien aux peintures rupestres de l’Afrique du Sud qu’à celles de la Grèce antique ou à celles des grottes du midi de la France. La cause doit en être cherchée d’abord dans la difficulté de reproduire la figure humaine. Longtemps la Grèce a ignoré cet art ; elle ne connaissait que le profil, au milieu duquel elle plaçait un œil de pigeon, imitant en cela l’ancien art chaldéen. Peut-être aussi, ces peuples primitifs habitués à voir les hommes nus, attachaient-ils plus d’importance au corps qu’à la tête, de même qu’ils attachaient plus d’importance aux bêtes qu’à l’homme.

Les indigènes du sud de l’Afrique ne fixent pas la ressemblance aux mêmes traits que nous. Devançant les règles de l’anthropométrie, ils reconnaissent l’homme à son oreille. L’oreille, en effet, par la configuration de ses lobes, présente des lignes d’une fixité