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l’art dans l’afrique australe

procurées ! Et ces réveils à l’aube, alors qu’on entendait au loin un coq répondre à un autre, pendant qu’on attelait, en trébuchant de sommeil, ne manquaient pas d’une certaine poésie.

Et ces repas, faits au grand air, où la bouilloire à café fournissait le principal des menus, ne manquaient pas de sel… ni de poivre, grâce à la poussière de la route.

Et ces visites aux annexes, avec arrêts dans des villages
modèle de wagon fait par un enfant missionnaire
païens, et ces séances de lanterne magique, ayant pour écran la tente du wagon, méritent aussi d’être mentionnées avec reconnaissance.

Il y aurait quantité de souvenirs à évoquer, au sujet de traversées de rivières, petits événements presque toujours agrémentés d’incidents fort pittoresques, peut-être, pour les spectateurs, mais fort peu régalants pour les voyageurs.

Que de complications, parfois, pour franchir à gué une rivière de quelques mètres de large, ou quand celle-ci, grossie par les pluies, ne devenait guéable qu’après des heures d’attente sur des rives boueuses et désertes, et qu’il ne nous restait plus comme seule distraction que de mettre une pierre au bord de la rivière et d’aller voir de temps à autre si l’eau avait baissé !

Mais dans combien d’occasions avons-nous été gardés de tout danger et préservés d’accident, et où nous n’avons pas