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PRÉFACE

M. Christol est artiste ; il avait été l’élève de Gérôme avant d’embrasser la carrière missionnaire ; il n’a eu qu’à puiser dans ses cartons pour y trouver des croquis pris sur le vif, qui joignent à l’exactitude d’un document sincère tout le charme et la légèreté d’un crayon sûr de lui.

Comment parler d’art, à propos des essais enfantins auxquels s’exerçait la main des Hottentots ou des Ba-Rotsi ? Pour justifier cette appellation, il suffit de se reporter aux premiers bégaiements de l’art grec, à l’époque mycénienne. Les plus anciennes terres cuites de la Grèce ressemblent à s’y méprendre, tant au point de vue de la facture que des sujets traités, à celles que façonnent les indigènes du sud de l’Afrique, à tel point que M. Pottier a pu écrire ces mots que M. Christol a pris pour épigraphe de son volume : « Il n’y a pas de différence entre les inventions des Boschimans ou des Hottentots et celles des premiers Hellènes. » Et pourtant c’est de ces essais informes que sont sortis les chefs-d’œuvre de la céramique et de la sculpture grecques.

On peut en dire autant des peintures rupestres que