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Mais, en général, il n’est pas du tout nécessaire, pour être membres de l’Église, de s’appeler Petrose, Absalome ou Madelena ; ni même Candace, Olympe, Abiathar ou Abed-Nego… Les noms indigènes font l’affaire aussi bien que ceux venant de nos langues mortes.

Parfois, dans leur désir d’avoir des noms bibliques, certains de nos membres d’Église, pour en avoir de nouveaux, vont un peu loin, comme celui qui voulait que je baptise sa fille du nom peu recherché de Jésabel ; sans parler de
jakobo krachane lédimo
Cornélia, une brave femme de notre voisinage, dont le mari répond, et pas toujours très aimablement, au triste nom de Tibère.

À ce propos, je me souviens d’un chef de famille chrétien qui avait nommé son fils aîné Matthieu, d’après l’évangéliste, le second fut Marc, puis arrivèrent Luc et Jean ; enfin, lorsque le cinquième aborda, on lui octroya bravement le nom de Diketso !… (Actes des Apôtres).

Les Bassouto commencent à prendre des noms de famille, ce sont ceux de leurs grands-pères qu’ils ajoutent à leurs noms, ce que, naturellement, nous encourageons de notre mieux ; aussi avons-nous : M. Zakea Bathobakae (où sont les hommes), Mme Sofia Radinku (le père des moutons), M. Bethuch